Qui suis-je ? Et toi, qui es-tu ? [Pv : Triste Absence]

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«Qui suis-je ? Et toi, qui es-tu ? [PV : Triste Absence]»

Une légère activité régnait sur le camp : une patrouille frontalière jusqu'à la Maison du Feu venait de rentrer tandis qu'un groupe composé de quelques guerriers se préparait pour partir à l'assaut des montagnes avec un double but. Celui de vérifier qu'aucun Asustado ne se soit trop approché de la Grotte, et celui de rapporter du gibier frais.
Ombre Mystique indiqua au chef de ce détachement qu'ils pouvaient partir avant de reporter son attention sur les autres mouvements. Rien de spécial ce jour-là. Ou presque. Malgré elle, ses pensées divaguèrent loin, très loin vers Trouble Chaotique, le lieutenant de la Maison de l'Air. Elle se rappelait l'éclat intense de ses yeux quand il avait lâché la phrase fatidique, le sourire à la fois heureux et gêné sur ses lèvres quand il répondait à ses questions.
Mais non ! Elle ne pouvait pas penser à lui ? Et sa Maison, dans tout ça ? Non, ce qui c'était passé à la frontière n'avait été qu'une grossière erreur du destin. Bientôt, elle oublierait le jeune homme. Loin des yeux, loin du coeur, n'est-ce pas ?
Perdue qu'elle l'était dans ses pensées, la jeune Maître aurait pu ne pas entendre le bruit régulier de pas s'avançant vers elle. Mais ce ne fut pas le cas et elle leva calmement la tête, croisant le regard d'une jeune guerrière du nom de Triste Absence.

"Comment vas-tu ?" demanda-t-elle très poliment.
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Non pas qu'elle ne voulait pas rentrer en contacte avec ceux de sa race, mais aucun être vivant ne l'avait jamais repoussé comme eux le faisait. La jeune femme essuya ses main terreuse sur son pantalon de cuir sombre et soupira de frustration. La guerrière aux cheveux sombres rabattît sa capuche sur son visage, dans la vaine intention de cacher ses cheveux d'un bleu de nuit et croisa le regard du Maître de la Maison de l'Ombre. Il fut un court instant où elle eut envie de retourner voir son joli poney bai cerise, pour lui flatter l'encolure et caresser ses naseaux durant de longues heures. Il n'était pas sans mensonge qu'elle revenait de l'écurie, seulement, être confrontée à un de ses semblables ne l'enchantait guère. Seulement, Absence n'était pas du genre à faire profil-bas face à quelqu'un, surtout quand ladite personne venait de lui adresser la parole, et la regardait désormais avec insistance. La guerrière leva ses grands yeux à la couleur sans nom vers son interlocutrice et redressa les épaules, tentant de garder un semblant de dignité. Elle affronta avec aplomb le regard de sa supérieur et se racla la gorge, comme pour souligner son assentiment. Ombre Mystique ne sembla pas remarquer le trouble qui était le siens, tant Triste Absence se concentrer sur la position de ses trait, serte, en partie cachés par sa capuches de satin noir. La masque de marbre qu'elle affichait en présence d'être humain était des plus réussis, mais la tristesse qu'elle ressentait quand un de ses congénères la regardait avec pitié ne pouvait qu'être remarqué.
D'un geste vague de la main, elle fit signe à son interlocutrice que ce qu'elle ressentait était sans doute sans importance, pourtant, celle-ci ne parut point convaincu par sa réponse des plus inattendues. Triste Absence réprima un grognement qui montait dans sa gorge et croisa le regard sévère de l'autre. D'un voix grave, elle lui répondit :

"-Ma vie intéresse-t-elle quelqu'un ?"

(Je suis sur portable, désolée de la merde.)

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[ Voilà, vraiment désolée du retard. ><' ]

« Qui suis-je ? Et toi, qui es-tu ? »

Triste Absence et Ombre Mystique.

Triste Absence ne répondit pas tout de suite, les yeux fixant une scène qu'elle seule pouvait voir. Une tristesse indescriptible était gravée dans son tout aussi indescriptible regard, ce qui plongea la meneuse dans une vague inquiétude. Son visage resta cependant de marbre, et ce même quand l'autre agita la main avec nonchalance comme pour lui dire que ce qu'elle ressentait n'avait guère d'importance. Finalement, son interlocutrice sembla enfin sortir de son rêve éveillé et leva la tête tout en dévisageant intensivement la jeune Maître, la surprenant par ce geste vif et pour le moins inattendu.

L'expression de ses traits la troubla profondément. Alors qu'ils étaient quelques instants plus tôt l'image même d'une douleur sans bornes ni limites, voilà qu'ils étaient à présents aussi froids que la glace la plus dure. Néanmoins, elle-même garda l'oeil impénétrable, et seule un léger tremblement aux commissures de ses lèvres aurait pu trahir sa surprise. Toutes pensées concernant Trouble Chaotique envolées, elle écouta silencieuse la question étonnamment grave de la jeune guerrière, bien qu'allégée par une pointe de sarcasme :

« Ma vie intéresse-t-elle quelqu'un ?, chuchota-t-elle comme si ses paroles avaient une signification cachée.

- On dirait que oui. »

Son ton était aussi impassible que d'habitude, mis à part une touche légère mais suffisante d'ironie mordante. Pas spécialement curieux, sa voix lui rappelait simplement qu'elle était hiérarchiquement supérieure à elle et qu'un minimum de respect s'imposait, ainsi que c'était son devoir qui la poussait à s'interroger sur la santé - autant mentale que physique - des membres de sa Maison. N'était-ce pas pour protéger celle-ci qu'elle était devenue une des meneurs de l'Ombre ? Si, assurément. Et même si la vie d'une personne était moins importante que celle de tout un groupe, la jeune femme à la chevelure blonde n'avait rien d'autre à faire et profitait de son temps libre.

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~Personne ne me changera...~

Absence fit grincer ses dents et lança un regard plein d'amertume à la Maîtresse de l'Ombre. Depuis quand, et le plus important, qui, en avait quelque chose à faire de ce qu'elle ressentait, physiquement, ou moralement ? Dans ses plus proches souvenirs, aucun être vivant ne lui adressait jamais la parole, du moins, pas pour lui donner autre chose qu'un ordre. La grimace que lui arracha ce soudain besoin de savoir, chez un de ses congénères ne dût pas passer inaperçue. Elle secoua négativement la tête et lança un regard vers le côté sombre de la grotte, comme pour percer la nuit. Triste Absence craqua machinalement ses doigts et enleva sa capuche, dévoilant la couleur anodine de ses cheveux. Ceux-ci, coupés courts, ne cachaient point ses yeux. Par habitude, elle laissa ses paupières closes durant quelques instant, et réussit enfin à battre des cils. Elle se contenta ensuit de fixer son interlocutrice avec dédain et sentit celle-ci s'agacer. Triste Absence frémit imperceptiblement quand le vent s'engouffra dans son ample manteau noir. Ses yeux aux milles couleur différente semblèrent un instant transpercer le corps du Maître et finirent par se poser sur les bottes de la jeune femme. Celles-ci, montant pratiquement jusqu'à ses genou, était lassées impeccablement et lustrée encore mieux. Elles semblaient refléter la pâle lueur qui s'immiscer dans l'esprit d'Absence. Justement. Là était l'absence. L'absence de couleur, de lumière, et d'amitié dans la vie de la guerrière. L'absence de tout être pour la consoler, et tout esprit pour lui venir en aide. Mais désormais, peu importait. Elle avait apprit à se débrouiller seule, et n'était tout ce qui importait. Elle s'était jurée, que jamais elle ne demanderait aide, à aucun être humain. Et pour le moment, elle réussissait sa tâche avec brio. De toute façon, elle semblait invisible aux yeux du monde, personne ne la remarquait, elle n'existait point. Quand on tentait d'établir contact avec elle, elle se faisait fuyante, et plus distante que jamais. C'était elle, et personne ne la changerait. La voix percée d'ironie d'Ombre Mystique la tira de ses pensées et l'agaça fortement.

"-On dirait que oui, avait-elle déclaré."

D'un ton suffisant et relativement sec, la jeune femme aux cheveux nuits lui répondit :

"-Et bien, ce sera donc la première fois."

Excuse-moi pour le retard, et pour ce texte pourri, mais j'ai pas trop le temps en ce moment. D:

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« Qui suis-je ? Et toi, qui es-tu ? »

Triste Absence & Ombre Mystique.

Triste Absence la jaugea des pieds à la tête et un désagréable frisson parcourut le dos de la jeune femme. Devrait-on toujours la juger sur son âge juvénile ? Elle était une des moins expérimentés des Maîtres mais s'était tout de même battue pour obtenir ce poste. Elle était ambitieuse, oui. Mais l'ambition n'était-elle pas nécessaire pour réussir ? Si, bien entendu. Il fallait se démener contre tout pour réaliser son rêve ; or, sa voie - Ombre Mystique en était depuis toujours convaincue - était celle d'une meneuse. Hélas, beaucoup encore la regardaient de travers par jalousie et par mépris, et elle se demandait si son interlocutrice faisait partie de ceux-ci. Sans qu'elle ne s'en aperçoive, ses lèvres se pincèrent et son regard s'assombrit imperceptiblement.

De nouveau, ses pensées s'envolèrent vers les plaines de la Maison du Vent et la Haute Tour, où Trouble Chaotique était sûrement en ce moment-même. Que faisait-il ? Pensait-il à elle, comme elle pensait toujours à lui ? Regrettait-il ses paroles ou au contraire chérissait-il l'absurde lien qui les unissait désormais ? Même si Ombre Mystique ne devait rien ressentir envers lui, elle ne pouvait nier une chose, à la fois importante et égoïste : l'amour. Cependant, cet amour n'était pas de ceux chanté dans les légendes et raconté aux petits enfants. Elle, pour sa Maison, combattrait sans hésiter le lieutenant adverse et même le blesserait, bien qu'elle ne le tuerait pas - si cela était nécessaire, bien entendu. Elle ne désirait pas de guerre mais savait se montrer plus que belliqueuse si une faute était commise. D'ailleurs, pour les siens, le combat n'était pas le dernier recours, sans pour autant être le premier : ils n'hésiteraient pas à combattre si besoin il y avait. Surtout contre les autres Maisons. Les Voyageurs ne les avaient jamais gêné, et beaucoup avaient des parents descendant de ceux-ci. Quant à elle, ses propres ancêtres étaient des Bannis de la Maison de l'Eau, d'où le calme froid et l'intelligence dure qui la caractérisaient grandement.

« Eh bien, ce sera donc la première fois. »

La première fois ? Non, Triste Absence avait très probablement faux. Sa mère au moins devait s'être occupée d'elle, quand elle n'était qu'une enfant innocente et insouciante. Quelle mère ne s'occuperait-elle pas de son nourrisson ? Telle fut son interrogation intérieure, bien différente de sa question extérieure.

« Il y a toujours une première fois. »

Oui. Même une première fois pour aimer de tout son cœur un être qui devrait être son ennemi.

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Pas de soucis. x)

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Voilà, fini. :3

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