La pluie battait fort et le vent soufflait en rafales. Les gouttes s'écrasaient contre le sol glissant et boueux. L'air était froid, humide. Les cheveux de Tempête était trempés, ils collaient au visage de la meneuse. Oracle, un magnifique étalon blanc comme la neige, peinait à avancer. Ses sabots glissaient sur le chemin trempé et caillouteux. Il trébuchait souvent, se relevant péniblement. Au bout d'un moment, la belle dut descendre et conduire le magnifique animal à pied. Il était résistant, mais ses ailles étaient trempées par la pluie, sa robe était salle et humide, son regard éteint. La guerrière soupira et chuchota quelques mots tendres à l'oreille du cheval avant de lui donner une tape sur l'encolure. Aussitôt, Oracle déploya ses ailes et prenant son aillant, s'envola. Bientôt, il ne fut plus qu'un point à l'horizon. La reine grelottait, car en oubliant la tempête, il faisait froid. C'était une immense tempête. Une tempête d'amour. Épuisée, la meneuse s'arrêta et se mit à l'abri sous un grand chêne. Elle rabattit sa capuche sur sa tête avant de continuer. Son grand manteau sombre volait derrière elle, et son épais pantalon ne lui tenait pas chaud. Ses bottes raffinées, de très bonne qualité, glissaient sur le sentier. Enfin, au bout d'une heure ou deux, la tempête cessa. Soulagée, la guerrière se laissa glisser le long d'un rocher. Elle s'était énormément éloignée du camp, et le soleil déclinait. C'était magnifique. Se forma alors sur le sol une ombre. La reine-mère se retourna vivement, une de ses mains sur son sabre, l'autre sur son arc. Elle reconnut alors une jeune femme, blonde. La meneuse de la maison de l'air. Ombre Mystique...